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Discours
au Conseil commercial Canada-Pérou
Discours
de David Kilgour, Secrétaire d'État (Amérique
latine et Afrique), au Conseil commercial
Canada-Pérou
Lima, Pérou, Le 10 novembre 1997
Bonjour.
Je suis très heureux d'avoir l'occasion
de rencontrer le Conseil commercial Canada-Pérou.
Le succès de votre organisation au cours
des deux dernières années est la preuve
de l'importance des relations commerciales
entre le Canada et le Pérou.
Je suis également
très heureux que mon second voyage en Amérique
latine m’amène au Pérou. En août
dernier,
j'ai pu effectuer un court séjour chez deux
de vos voisins, la Bolivie et le Chili,
et inaugurer un gazoduc construit à base
de technologie canadienne entre l'Argentine
et le Chili. Étant donné la formidable croissance
du commerce bilatéral entre le Canada et
le Pérou -- une augmentation de plus de
cent pour cent qui a porté la valeur de
nos échanges à 306 millions de dollars en
deux années seulement -- il était logique
que le Pérou soit ma prochaine destination.
Nous connaissons
tous le rôle important que joue l’industrie
canadienne dans les efforts déployés par
le Pérou pour développer ses secteurs des
mines et de l'énergie. En tant que secrétaire
d'État originaire de l'Ouest du Canada,
je me réjouis particulièrement des progrès
réalisés dans ces domaines, ainsi que des
améliorations sensibles du commerce
agricole.
Je suis également conscient que le Pérou
dispose de nombreux produits présentant
un potentiel commercial pour le Canada.
Les Canadiens
partagent avec les Péruviens le désir de
voir le commerce s'étendre à tout l'hémisphère.
Nous nous félicitons à l'avance des efforts
qui seront prodigués pour instaurer une
Zone de libre-échange des Amériques avant
2005 -- efforts qui vont se poursuivre à
Santiago en avril. Tout comme le Pérou,
nous souhaitons faciliter le commerce avec
les pays du MERCOSUR, et sommes, bien entendu,
impatients de renforcer nos liens avec tous
les pays andins.
On m'a dit
que votre groupe était très au fait de l'état
présent du commerce et des investissements
bilatéraux entre le Canada et le Pérou.
Aussi, plutôt que de me faire l'écho des
discours que vous avez déjà entendus de
la part de représentants et de politiciens
canadiens, j'aimerais concentrer mes remarques
sur la situation actuelle au Canada.
Voyage du
Pèlerin au Canada
Ces dernières
années, Ottawa a fait des progrès colossaux
afin de juguler son déficit fiscal. Nous
avons réduit notre déficit au point que
nous afficherons bientôt un excédent et
serons capables de liquider nos dettes,
tout en augmentant nos investissements dans
la ressource principale du Canada -- sa
population.
Il y a d'autres
bonnes nouvelles d'ordre économique. Une
étude récente a permis de constater que
le Canada a des coûts d'exploitation globaux
inférieurs à ceux des États-Unis et des
cinq premiers pays européens. L'étude, menée
par une compagnie internationale de consultants
indépendants, la KPMG, comparait les facteurs
coûts que les compagnies considéraient lorsqu'elles
décidaient où s'installer. Il s'est avéré
que le Canada était l'endroit le moins cher
dans chacune des huit industries manufacturières
clés examinées et qu’on y trouvait des coûts
de démarrage plus bas, des tarifs de télécommunications
peu élevés, de faibles taux d'intérêts,
et la plus basse charge fiscale globale
des sept pays étudiés. Ainsi, le Canada
bénéficie sur les États-Unis d'un avantage
de 5,4 % par rapport aux coûts, et de 11,8
% sur l'Allemagne qui se trouve en septième
position.
Cette étude
renforce d'autres prévisions positives sur
le climat de l’économie canadienne. Le Fonds
monétaire international prédisait, en
septembre,
que le Canada serait en tête du monde industriel
sur le plan de la croissance économique
cette année, et la suivante. Le Canada apparaît
de plus en plus comme un lieu d'investissement
attrayant pour desservir les pays de
l'ALENA.
Ces changements
représentent un stupéfiant renversement
de notre situation économique. Il y a quatre
ans, l'économie du Canada était au bord
du gouffre et les Canadiens, comme beaucoup
de gens ailleurs dans le monde du reste,
avaient perdu confiance en nous. En 1993-1994,
notre déficit s'élevait à 42 milliards de
dollars canadiens, soit environ six pour
cent du PIB.
Grâce à de
sévères mesures fiscales et à des taux d'intérêts
plus bas, on a récemment annoncé que notre
déficit pour l'année 1996-1997 était de
8.9 milliards de dollars canadiens -- presque
20 milliards de dollars canadiens de
moins par rapport à l'année précédente.
Ceci constitue la plus importante amélioration
en une année dans l'histoire du Canada,
et le plus bas déficit canadien des deux
dernières décennies. En proportion de l'économie
canadienne, c'est le plus bas déficit depuis
1970-1971, à seulement 1,1 pour cent du
PIB. Le premier ministre Chrétien a annoncé
que nous éliminerions totalement le déficit
au plus tard en 1998-1999. Certains disent
que le gouvernement libéral bouclera l’année
avec un excédent financier.
Un cercle
vertueux
Cette saine
gestion des finances publiques et la réduction
du déficit ont contribué à faire baisser
les taux d'intérêts, enclenchant ainsi un
cercle vertueux qui a permis d’abaisser
encore davantage le déficit. Nos taux à
court terme, qui étaient depuis longtemps
plus élevés qu'aux États-Unis, sont maintenant
inférieurs de deux pour cent, et même nos
taux d'obligations sur dix ans sont plus
bas. Pour amoindrir la vulnérabilité du
Canada aux fluctuations des taux
d'intérêts,
nous augmentons en ce moment le ratio de
la dette à taux fixe à long terme, et avons
maintenant atteint notre objectif de soixante-cinq
pour cent à long terme.
Cela ne signifie
nullement que nous projetions de retourner
à notre ancien mode de dépenses. Les dividendes
financiers arriveront lentement, et nous
avons encore une immense dette accumulée
d'environ 600 milliards de dollars à régler.
L'an dernier, cette dette atteignait 73,1
pour cent du PIB, et nous nous sommes engagés
à provoquer une baisse constante de ce pourcentage.
Tous les
dividendes financiers ne seront pas employés
à la réduction de la dette, mais au lieu
de les dépenser ailleurs ou d’accorder des
diminutions d’impôts générales, le gouvernement
Chrétien offrira des allégements fiscaux
ciblés, par exemple pour les étudiants,
les personnes handicapées ou les enfants
de familles à faible revenu. Nous investirons
aussi stratégiquement, au moyen de mesures
fiscales ou de nouvelles dépenses
ciblées,
dans les besoins essentiels tels que les
soins de santé, l'éducation,
l'innovation,
et la réduction de la pauvreté.
Un défi
technologique
Bien
entendu,
la croissance est au coeur d'une économie
forte, mais les connaissances et les compétences
sont essentielles à cette croissance. Les
changements technologiques soutiennent la
croissance, mais peuvent également accentuer
les inégalités. Le moyen le plus efficace
de réduire l'écart entre les riches et les
pauvres réside dans l'acquisition de connaissances
et de compétences. En ce sens, c’est dans
les compétences des gens que nous pouvons
faire le plus important investissement en
infrastructure. Cela s'applique à la fois
au Canada et au reste du monde.
Les changements
technologiques rapides et la globalisation
ont créé de nouveaux défis, mais ont également
ouvert de nouvelles possibilités. Le Canada
fait son possible pour être en tête d'un
certain nombre de nouvelles technologies,
afin d'assurer un avenir économique plus
positif. Que ce soit dans l'exploitation
minière ou dans l’industrie
manufacturière,
dans les télécommunications ou la protection
de l'environnement, l'innovation sera la
source de nouveaux emplois et d'une économie
florissante.
J'ai noté
les mesures que le Canada a prises pour
mettre en ordre sa propre économie et pour
promouvoir l'innovation chez lui. Nous ne
serions pas de bons citoyens de cet hémisphère
-- ou même du monde -- si nous ne contribuions
pas à la construction d'une infrastructure
du savoir dans d'autres pays des
Amériques.
La contribution du Canada au Pérou au chapitre
de l’aide est l'une des plus importantes
de cet hémisphère. Au cours de ce
séjour,
j'ai pu visiter plusieurs de nos projets,
qui ont pour but de promouvoir le transfert
de technologie. Je ferai, à mon retour,
un compte rendu favorable sur ce que j'ai
vu.
Lorsque nos
chefs de gouvernement se rencontreront à
Santiago en avril, ils discuteront des moyens
d'établir une zone de libre-échange partout
dans les Amériques. Ils aborderont également
des questions de développement social, telles
que l'éducation, les droits de la personne
et l'administration des affaires publiques.
Tous ces points ne sont-ils pas reliés ?
Une économie prospère dépend de l'investissement
dans le peuple et dans les libertés démocratiques
fondamentales.
J'ai dépeint
brièvement les relations commerciales entre
le Canada et le Pérou, les efforts du Canada
pour mettre en ordre ses propres finances,
et notre désir de contribuer au transfert
de technologie et à la construction d'une
infrastructure du savoir dans tout l'hémisphère.
Je vais maintenant clore mes observations
officielles, et serais heureux d'écouter
vos commentaires ou vos questions sur ces
sujets ou sur tout autre thème.
Merci.
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