Le
Canada et le problème mondial de la drogue
Allocution de
l’honorable David Kilgour, Secrétaire d’État
(Amérique latine et Afrique)
Douzième congrès international du Centre
international pour la réforme des droits criminel
et politique en matière de justice pénale
Thème du congrès: Les drogues, la justice pénale
et les politiques sociales: de nouvelles solutions
pour un vieux problème
St. Michael, Bridgetown, Barbade
le 12 août 1998
C’est un
honneur pour moi de participer à la présente
conférence. Il faut rendre hommage à la
Société,
qui parraine cette réunion d’experts de 24 pays
pour lutter plus efficacement contre les drogues
illégales.
Tout au long de
la présente conférence, vous avez tous été
inondés de statistiques sur les horreurs de
l’abus des drogues et les difficultés que
rencontrent ceux qui tentent de résoudre ce
problème. Toutefois, les statistiques ne mesurent pas les coûts
personnels et sociaux de la toxicomanie. La perte
de potentiel humain, la destruction de la santé
physique et mentale, le bouleversement des
collectivités et de l’ordre social - tous ces
phénomènes nous touchent directement ou
indirectement. La consommation de drogues est un
problème qui revêt des dimensions
internationales et dont les coûts humains et économiques
sont inacceptables.
Permettez-moi de
faire état de trois cas qui ont fait récemment
l’objet de reportages dans les médias d’Amérique
du Nord :
- Un jeune
toxicomane se pique dans une ruelle à
proximité des chics immeubles en hauteur de
Vancouver. Par la suite, on le découvre
gisant près d’un conteneur à ordures. Il
est décédé des suites d’une surdose
d’une forme peu coûteuse mais plus
puissante d’héroïne qu’il est maintenant
facile de se procurer dans le Lower Mainland
de la Colombie-Britannique.
- En Jamaïque,
une femme de 21 ans, passeur de drogue, meurt
soudainement. L’autopsie révèle qu’elle
a 87 sachets de cocaïne dans l’estomac.
- Cent fermiers
d’un village d’Amérique latine sont
massacrés parce qu’ils ont refusé de coopérer
avec l’aile militaire d’un cartel de
drogues local.
Il s’agit là
de tragédies horribles : les visages et les
endroits sont différents, mais le coupable est le
même. Y a-t-il un endroit où ce fléau n’a pas
d’incidence sur les consommateurs, les familles
et les collectivités? Ce problème social qui a
refait surface il y a 40 ans dans les grandes
villes du monde a maintenant pris des proportions
internationales complexes. La consommation de
drogues est un phénomène contemporain qui impose
maintenant un fardeau considérable aux
populations du monde entier. Dans un certain
nombre de pays, les bénéfices tirés de la
production, de la distribution et de la
consommation de drogues illégales ont rendu des
secteurs des économies locales tributaires du
trafic de stupéfiants et ont, par conséquent,
amené des clientèles militantes à préconiser
le maintien de la situation. Dans certains pays,
les structures administratives et judiciaires ont
été minées au point de mettre en danger la
stabilité politique et même de déstabiliser les
gouvernements.
J’ai le
sentiment qu’en ce qui concerne les dangers des
drogues, je prêche à des convertis. En fait,
nous sommes ici aujourd’hui parce que nous
devons nous préoccuper au plus haut point de
l’incidence du trafic mondial des stupéfiants.
L’ex-président des États-Unis John Kennedy a déclaré
un jour : « Les problèmes
d’aujourd’hui sont le résultat des solutions
d’hier ». La présente conférence, dont
le titre « Nouvelles solutions de rechange
à un problème de longue date » convient
tout à fait, vise à trouver de nouvelles
solutions. Dans ma courte allocution
d’aujourd’hui, j’aimerais vous parler des
solutions auxquelles le Canada a recours et vous
faire part de notre stratégie de lutte contre la
drogue. Plus précisément, je vous entretiendrai
de trois questions : la coopération
multilatérale,
les initiatives nationales et notre stratégie
nationale. Mon objectif est double : non
seulement je tiens à vous mettre au courant des
mesures prises par le Canada, mais j’espère
pouvoir vous convaincre qu’il n’est pas
impossible de trouver de nouvelles façons
d’aborder la question.
Commençons par
la coopération multilatérale.
Le Canada est
d’avis que la participation multilatérale nous
permet le mieux de lutter contre la drogue et de
trouver des solutions pour régler ce problème.
Le Programme des Nations Unies pour le contrôle
international des drogues (PNUCID) et la
Commission interaméricaine de lutte contre l'abus
des drogues de l’OEA (connue sous son acronyme
espagnol CICAD) offrent aux pays touchés par les
nombreux aspects du problème de la drogue la
possibilité d’entamer un dialogue et de
participer aux activités d’intérêt mutuel.
Le Canada aborde
de façon équilibrée ses rapports avec les
institutions multilatérales des Nations Unies et
l’OEA. Dans le cadre de cette approche
équilibrée,
il met l’accent sur la demande et sur l’offre
de drogues. Les principaux organismes dans notre hémisphère
sont le PNUCID et son organe directeur, la
Commission des stupéfiants (CS) ainsi que la
CICAD. Le fait que le Canada admette qu’il
s’agit d’une responsabilité partagée et que
c’est en partie notre demande intérieure qui
encourage la production et le trafic des drogues
illicites a amené les autres à reconnaître la
valeur d’une approche équilibrée. Nous avons
également préconisé cette approche avec
beaucoup de succès sur la scène internationale.
Nous appuyons
sans réserve le plan d’action de la Barbade et
nous applaudissons aux efforts que déploient les
gouvernements des Antilles pour en mettre en œuvre
les dispositions, en particulier en renforçant
les institutions régionales comme le Système de
sécurité régional et la Conférence des
Antilles sur l'exécution des lois douanières.
Les Canadiens continueront d’appuyer le plan de
la Barbade grâce à leurs contributions au PNUCID,
à la CICAD et à des programmes d’aide bilatéraux
de longue date de la Défense nationale, de la
Gendarmerie royale du Canada (GRC), de Douanes
Canada et d’autres organismes.
Le
sous-solliciteur général du Canada, M. Jean
Fournier, a été nommé récemment président du
Groupe de travail de la CICAD sur le mécanisme
d’évaluation multilatéral. Le groupe évaluera
la performance et les progrès de chaque pays de
l’hémisphère à l’égard des drogues
illégales.
En outre, les dirigeants qui ont participé au récent
sommet des Amériques ont souscrit à
l’initiative du Canada visant à créer le
Groupe de dialogue sur les drogues des ministres
des Affaires étrangères, en vue de discuter de
l’incidence générale et accessoire du problème
de la drogue sur la région.
Le Canada a appuyé
sans réserve la proposition du Mexique visant à
tenir une session spéciale de l’Assemblée générale
des Nations Unies sur la question de la drogue. Le
Canada a joué un rôle constructif dans les
activités qui ont mené à son succès, notamment
en finançant la première réunion du groupe
d’experts qui a élaboré la Déclaration spécifique
sur la réduction de la demande des drogues.
C’est également une ébauche canadienne qui a
servi de base à la Déclaration.
La conférence
sur l’abus de substances intoxicantes chez les
jeunes organisée par le Canada à Banff (Alberta)
en avril 1998 (Youth Vision Jeunesse) est une
autre contribution du Canada à la préparation de
la session spéciale de l’Assemblée générale
des Nations Unies. Des jeunes (âgés de 12 à 25
ans) qui travaillent dans le cadre de programmes
de prévention de l’abus de substances
intoxicantes dans le monde entier ont participé
à la définition de stratégies efficaces de réduction
de la consommation de drogues par les jeunes et
ont formulé des recommandations, qui ont été présentées
à la session spéciale.
Mettre un frein
au trafic des drogues illicites doit rester une
priorité dans le cadre du plan d’action général
visant à assurer la sécurité des personnes.
Comme l’a fait remarquer le ministre des
Affaires étrangères du Canada, M. Lloyd Axworthy,
« il est évident que ce genre de problème
ne peut être résolu au moyen de la seule force
« brute » (économique ou militaire).
Il recoupe les frontières des États et a une
incidence générale et insidieuse – sur les
plans social, économique, du développement, des
droits de la personne et de la saine gestion des
affaires publiques. Pour résoudre le problème de
la drogue, il faut que les gouvernements
collaborent et les intervenants autres que les États
apportent leur appui et leur contribution ».
En ce qui
concerne notre stratégie nationale, comme je
l’ai dit, le Canada a adopté une « approche
équilibrée » à l’égard de la question
des drogues en se fondant sur le principe voulant
que la façon la plus efficace d’aborder le
problème consiste à agir aussi bien sur
l’offre que sur la demande. Notre politique vise
à réduire les effets néfastes du problème sur
les individus, les familles et les collectivités.
Nos organismes d’application de la loi estiment
que la poursuite des trafiquants et la
confiscation du produit de leurs crimes
constituent une façon efficace de réduire les
ressources dont ils disposent pour poursuivre
leurs activités illégales.
Notre
gouvernement a réagi en créant de nouveaux
instruments afin de lutter contre le blanchiment
d’argent et de donner à la police les outils
dont elle a besoin pour empêcher les criminels de
tirer profit de la criminalité. Par exemple, dix
nouvelles unités mixtes de contrôle des produits
de la criminalité (UMCPC) ont été créées en
1996. Elles disposent des ressources de la police
fédérale et de la police locale, de Douanes
Canada, des sociétés d’État fédérales et
des comptables judiciaires pour enquêter sur les
cas de produits de la criminalité et intenter des
poursuites. Les unités se trouvent maintenant
dans la plupart de nos grandes villes. La loi
anti-gang proclamée l’an dernier confère de
nouveaux pouvoirs à la police, aux procureurs de
la Couronne et aux tribunaux pour leur permettre
de faire face aux organisations criminelles. Des
programmes de formation complets sont maintenant
offerts aux policiers pour les aider à appliquer
cette loi.
« [Il]
touche tous les Canadiens : il s’agit
d’un problème national qui menace la sécurité
publique... Nous devons agir sur de nombreux
fronts en même temps pour remporter la victoire
contre le crime organisé », a déclaré
notre solliciteur général lors d’un atelier
national récent sur le crime organisé. Un plan
d’action en quatre volets portant sur les éléments
suivants a été présenté :
- Renouveler les
services nationaux de police pour qu’ils répondent
aux besoins des responsables de
l’application de la loi en matière de lutte
contre le crime organisé sous toutes ses
formes;
- Renforcer les
renseignements de nature criminelle pour améliorer
la coordination et la communication de
l’information entre les corps policiers;
- Cibler les
trafiquants de drogue et les criminels organisés
qui causent le plus de préjudices dans nos
collectivités et améliorer les stratégies
pour réduire la demande et l’offre.
- Déclencher
une offensive contre le crime économique pour
suivre le rythme des progrès technologiques
des organisations criminelles et les frapper là
où l’effet est le plus efficace - leur
porte-monnaie.
En mai dernier,
notre solliciteur général a rendu public un
document en vue d’une consultation sur les
mesures proposées de lutte contre le blanchiment
d’argent. Il contenait un certain nombre de
propositions visant à améliorer la détection du
blanchiment d’argent au Canada et à dissuader
d’y recourir, y compris des mesures concernant
la déclaration des transactions financières
suspectes et les mouvements transfrontière de
fonds. Il s’agit d’une première étape à
franchir pour répondre aux besoins actuels de la
police à cet égard. Ces mesures permettent également
au Canada de respecter les engagements
internationaux qu’il a pris envers le Groupe
d'action financière international et d’autres
partenaires internationaux.
En guise de
conclusion à mon allocution d’aujourd’hui,
j’aimerais vous entretenir de certains
programmes empreints d’optimismes qui produisent
des résultats au niveau le plus fondamental,
celui de la collectivité. Vous vous souvenez sans
doute que j’ai parlé du forum sur l’abus des
drogues « Youth Vision Jeunesse »
auquel ont participé des jeunes de 24 pays. Je
fais de nouveau état de ce forum, car à mon
avis, les observations du secrétaire général
des Nations Unies, M. Kofi Annan, au sujet de cet
événement résument magnifiquement l’opinion
du Canada concernant la participation des
intervenants. Voici la déclaration de M. Annan :
« Pour remporter cette bataille, nos jeunes
doivent y participer, car c’est leur avenir qui
est en jeu. L’un de nos objectifs les plus
importants est d’aider les jeunes à dire
"non" aux drogues. Trop souvent, les
jeunes ne font pas entendre leur voix assez fort
ou assez clairement ».
Selon les
recherches sur la prévention efficace en matière
de drogue, les efforts sont plus efficaces lorsque
les collectivités, les familles, les écoles et
les organismes communautaires y participent. Que
les intervenants soient des jeunes, comme à
Banff, ou une communauté culturelle particulière,
je crois qu’ils doivent contribuer à trouver la
solution. J’ai parlé longuement aujourd’hui
de l’importance des stratégies bilatérales et
nationales, mais nous ne devons jamais oublier que
les collectivités où les drogues sont produites
ou vendues constituent la première ligne dans la
lutte antidrogue. La coopération internationale
est importante – en fait essentielle – mais
elle ne doit jamais empêcher la participation des
collectivités.
J’aime à faire
état du programme « Ambassador » du
centre-ville de Toronto, qui a pour but de sortir
les jeunes de la rue. Il constitue un exemple de
jeunes qui s’entraident. Il ne se contente pas
de chercher les jeunes qui ont décroché de l’école
et qui consomment des drogues. Il leur permet de
contribuer activement à dissuader les autres de
commettre les mêmes erreurs. Le programme, exécuté
par une coalition de huit organismes de services
pour les jeunes sous les auspices du Collège
Frontière, a trois priorités : faire en
sorte que les jeunes retournent aux études; leur
permettre d’acquérir une expérience pratique
en milieu de travail et leur offrir une chance de
partager une expérience difficile pour améliorer
le sort des autres. Les avantages qu’en retire
le reste de la collectivité sont non seulement le
fait d’offrir à un certain nombre de jeunes des
solutions de rechange à la consommation de
drogues et au crime, mais aussi d’éloigner
beaucoup d’autres jeunes « à risque élevé »
de styles de vie semblables.
Les jeunes
inscrits au programme sont formés pour visiter
des élèves du deuxième cycle dans les écoles
primaires des quartiers « à risque élevé »
et présenter des exposés aux élèves de 7e
et de 8e année sur la vie dans
la rue et sur les drogues, d’après leur propre
expérience. Les enseignants savent depuis
longtemps que les jeunes de douze à quatorze ans
sont le groupe à cibler pour réduire le risque.
Selon le directeur du programme, la réaction des
jeunes inscrits au programme Ambassador a été
« fantastique » et la forte demande
des écoles à l’égard de ces genres d’exposés
témoigne de leur valeur et souligne la nécessité
d’accroître le nombre de projets
d’information par les pairs.
Les peuples
autochtones du Canada font de plus en plus appel
à leurs riches traditions pour résoudre le problème
de la drogue. Au dire d’Art Solomon, aîné
Ojibway : « Pour guérir une nation,
nous devons d’abord guérir les individus, les
familles et les collectivités ». La maison
Waseskun au Québec est un centre de guérison
unique qui offre des services aux délinquants
autochtones dans tout l’Est du Canada. Créée
par un groupe de bénévoles en 1988, la maison
Waseskun est devenue l’une des ressources les
plus efficaces en Amérique du Nord. Le camp de guérison
s’emploie à aider les délinquants (les délinquantes
sont admises depuis peu) à rééquilibrer leur
vie. Il s »agit d’un programme holistique
en résidence faisant appel à une approche qui
inclut les traditions culturelles autochtones,
d’une prise de conscience ici et maintenant des
réalités actuelles et d’une vue proactive de
la réinsertion sociale responsable des individus
dans l’harmonie sociale. La plupart des ex-délinquants
qui participent au programme éprouvent des problèmes
de toxicomanie et d’alcoolisme. Les hommes
participent régulièrement à un cercle de guérison
communautaire, où ils sont libres de résoudre
les questions de leur choix pendant une période
dont ils décident de la durée.
Parmi les autres
activités figurent les cérémonies
traditionnelles, la méditation, l’assuétude et
les groupes d’information sur la sexualité, les
réunions d’alcooliques anonymes, les cercles de
discussion et les séances individuelles. L’un
des résidents du camp Waseskun de 1997 a exprimé
dans les termes suivants les expériences qu’il
y a vécues pour souligner la nécessité de ces
programmes enracinés dans la tradition culturelle
: « Je suis venu à ce centre de traitement
pour traiter mon alcoolisme et ma toxicomanie,
c’est pourquoi j’ai commencé mon traitement
à la Maison dans le centre-ville de Montréal...Les
programmes que j’ai suivis à cet endroit
m’ont aidé à guérir, car ils étaient adaptés
à ma culture traditionnelle autochtone. Pour moi,
le fait saillant de mon séjour au camp Waseskun a
été mon expérience dans la suerie (c’était
la première fois). C’est une expérience que je
n’oublierai jamais ».
Un projet pilote
novateur lancé par la police de Montréal en 1992
pour aider un quartier aux prises avec la
criminalité liée à la drogue constitue un bon
exemple d’un équilibre entre la réduction de
l’offre et de la demande. Il a essentiellement
recours à une approche répressive à l’endroit
des personnes prises en train de vendre des
drogues tout en offrant un traitement aux
personnes coupables de simple possession au lieu
de les incarcérer. Une équipe d’agents formés
en « maintien de l’ordre axé sur la résolution
des problèmes » s’est vue confier la tâche
à temps plein d’empêcher la criminalité de
s’aggraver dans le quartier et d’aider les résidents
à se sentir davantage en sécurité. Dans la rue,
la police offrait aux consommateurs de drogues un
soutien et une aide au lieu de les arrêter pour
possession. Des ententes ont été conclues avec
des centres de désintoxication et de traitement
du secteur pour permettre à ceux qui avaient
besoin d’aide d’accueillir les personnes dirigées
par la police. Les évaluations effectuées au
cours du projet pilote d’un an ont révélé un
tel niveau de succès que le programme a été
renouvelé et étendu à d’autres quartiers.
Le Canada est
loin de détenir le monopole de l’innovation.
J’aimerais assister à la création d’une base
de données exhaustive, accessible et pertinente
sur les programmes efficaces de ce genre. Toute
collectivité en quête de nouvelles méthodes de
lutte contre la drogue sur son territoire pourrait
avoir accès à cette « banque de données
sur les programmes antidrogue efficaces ».
Toute nouvelle initiative qui aurait remporté du
succès pourrait figurer dans cette banque, qui
deviendrait ainsi le catalyseur de l’élaboration
d’autres programmes couronnés de succès.
Nous avons donc,
semble-t-il, fait le tour de la question : je
reviens à la discussion de la coopération bilatérale.
Il s’agit du paradoxe du problème de la drogue :
quelle que soit la façon dont nous tentons de le
résoudre, il n’existe pas de distinction claire
entre les niveaux communautaire, national et
international. Dans la même veine, nos solutions
doivent refléter la réalité suivante : il
faut renforcer les programmes adaptés à chaque
collectivité dans les pays touchés par les
nombreux aspects du problème de la drogue. Il
faut communiquer les meilleures pratiques. À l’échelle
nationale, chaque pays doit, dans le cadre de ses
lois et de ses valeurs collectives, concevoir une
stratégie nationale pour appuyer ces programmes
communautaires et élaborer des programmes de
soins de santé et d’application de la loi à
grande échelle en matière de drogues. Enfin, les
gouvernements de tous les pays doivent
s’entraider dans cette lutte contre la drogue en
partageant leurs stratégies et en permettant la
mobilité accrue des organismes internationaux
d’application de la loi.
|